Comprendre la crise énergétique : les facteurs qui ont conduit à la crise

Pour apporter son soutien à l’Ukraine, l’Occident a émis plusieurs sanctions contre la Russie. Mais, ces dernières ont un fort impact sur les factures d’électricité et de gaz aussi bien des consommateurs que des entreprises. Que comprendre en réalité de la crise énergétique qui prévaut ? Découvrons dans cet article quelques facteurs qui la sous-tendent.

La chute des investissements dans les énergies fossiles

L’inflation sur les prix de l’énergie remonte bien avant la guerre ukrainienne lancée le 24 février 2022. Alors, pour mieux comprendre le fait, il s’avère nécessaire de faire un rétro jusqu’à la reprise économique post Covid. Entre autres facteurs à retenir, on a la baisse des investissements dans les énergies fossiles. Principale cause de la crise énergétique, cette baisse se justifie en partie par la réduction de la demande durant la période pandémique. Quoi qu’il en soit, cette chute a conduit à un manque d’approvisionnements et à une montée du prix du gaz et de l’électricité. Il faut préciser qu’en Europe, le coût de l’électricité est déterminé à partir de la valeur marginale. Autrement dit, ce prix est calculé suivant le dernier type d’unité de production.

Lire également : Les changements réglementaires qui affectent l'immobilier en 2021

L’invasion russe en Ukraine : un facteur très influent

L’invasion russe en Ukraine a été la goutte qui a fait déborder le vase dès l’été 2022. En effet, durant cette période, la Russie a drastiquement revu à la baisse ses exportations de gaz naturel, notamment vers l’Union européenne. À nos jours, le gaz russe représente seulement 9% de la consommation européenne, contrairement à une moyenne de 45% en 2021.

Cette situation avec la Russie a permis à l’UE de remettre en cause sa sécurité des approvisionnements énergétiques. Dès lors, elle se ressource auprès du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) fourni par les USA, la Norvège et l’Algérie. Cependant, l’augmentation des prix du GNL influence, d’une manière d’une autre, ceux de l’énergie dans les pays européens. Et c’est sans compter les incertitudes relatives au risque d’une pénurie durant l’hiver 2022-2023.

Lire également : Garanties construction : comprendre l'article 1792 du Code civil

La politique européenne de décarbonations (Fit for 55)

La politique européenne de décarbonations s’est donnée pour objectif de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. On a donc enregistré sur le marché européen une remarquable avancée des prix des quotas de CO2. Ceux-ci ont franchi le seuil des 100€/tCO2, notamment à l’été 2022. Cela a aussi eu un impact sur la route vers la crise énergétique.

Le cas particulier de la France

En 2021 en France, les prix de l’électricité acquise pour 2022 ont pu atteindre 85 €. Mais, en 2022, ces prix pour 2023 ont déjà atteint plus 1000 €/MWh. Cela se justifie par l’indisponibilité de la plupart des réacteurs nucléaires français due aux problèmes de corrosion ou de maintenance programmée. D’un autre côté, on assiste à une faible capacité des barrages hydrauliques, même si cela est dû à une gestion conséquente des stocks en prévision. Confrontée à ce manque de production énergétique, la France s’est engagée dans l’importation d’électricité depuis les centrales à gaz des pays voisins. Dès lors, elle subit la hausse des prix.

Les conséquences de la crise énergétique

Plusieurs conséquences peuvent résulter de cette crise énergétique actuelle. Entre autres, on a :

  • L’impact sur le tissu industriel: plusieurs entreprises prévoient une délocalisation, notamment vers des régions épargnées de la crise telles que les États-Unis. Cela leur permettra de combler leur manque de compétitivité ;
  • De profonds changements politiques à long terme : les États membres de l’UE s’accordent pour diminuer leur consommation de gaz de 15% d’ici au printemps 2023 ;
  • Une inquiétude sur l’hiver 2023-2024.

vous pourriez aussi aimer